La réunion était étalée sur deux jours: les présentations du 1er jour étaient destinées aux médecins et aux chercheurs. Celles du 2ème jour étaient aussi destinées aux patients. Certaines présentations du second jour étaient très théoriques et moins faciles à suivre par les familles, tandis que d'autres s'adressaient mieux aux patients.
La présentation principale pour les familles et les enfants progéria, était présentée par le dr. Annachiara De Sandre Giovannoli chercheuse du laboratoire du pr. Nicolas Lévy. Elle a tout d'abord résumé les thérapies qui ont été déjà utilisé dans le passé chez les patients et les résultats issus. Ensuite elle a discuté les nouvelles substances qui ont été développés et en partie celles qui ont été testés chez le modèle souris de la progéria. Toutes ces substances se reposent sur le principe de changement de l'ARN qui produit les lamines A et C. En résumé l'ADN produit l'ARN, qui a son tour produit les protéines. Comme les enfants atteints de la progéria possèdent un ADN anormal ils produisent un ARN anormal qui conduit à la production des lamines A/C différentes (anormales) . Ces protéines différentes s'accumulent d'une façon aberrante dans les cellules (lamina anormale). Si le changement de l'ARN peut être corrigé, ceci ne corrigera pas seulement les lamines A/C mais modulera aussi leur fonctionnement qui sera normal.
Il existe actuellement plusieurs substances qui peuvent corriger l'ARN et qui ont prouvé leur efficacité chez le modèle souris sans effets secondaires. Les résultats présentés étaient très positifs. Le défi majeur de l'utilisation de ces substances est d'assurer leur arrivée dans les organes ciblés en une quantité suffisante en évitant leurs dégradations dans le corps.
Le laboratoire est en contact avec une entreprise pharmaceutique "Sarepta" qui a de l'expérience avec ces médicaments (notamment à travers leur utilisation dans le cadre de la maladie musculaire ou dystrophie musculaire de Duchenne). Les chercheurs et Sarepta collaborent pour trouver le traitement. Le dr. Annachiara De Sandre Giovannoli a expliqué les étapes à faire avant de commencer un nouvel essai thérapeutique. Ce sont surtout des procédures administratives qui prennent plusieurs années avec un médicament classique. Cependant le travail de ces chercheurs et des médecins et leurs demandes d'accélérer les procédures permettront de raccourcir les délais à un an pour un traitement pour la progéria. Ceci veut dire que si tout se passe comme prévu un nouvel essai thérapeutique va débuter au printemps 2016.
Qu'est-ce que les familles peuvent faire en attendant?
1. Pour tous les enfants l'utilisation des statines reste utile. Ils peuvent être prescrits par le médecin ou le pédiatre.
2. L'utilité d'utiliser d'autres médicaments reste non certaine. Le groupe de chercheurs à Boston a offert un traitement en utilisant la Lonafarnib. Un pourcentage très faible des enfants ont montré une amélioration sur la prise de poids et la formation des os et des vaisseaux sanguins. Il y avait des résultats positifs issus de cet essai malgré leurs limitations.
Le groupe de chercheurs à Boston a arrêté l'essai mais continue à fournir la Lonafarnib pour les enfants atteints de la progéria. Les enfants peuvent aller à Boston pour un examen médical complet et recevront une quantité suffisante de Lonafarnib pour deux ans, sans devoir faire d'autres déplacements à Boston pour d'autres examens. Chaque famille doit décider si le traitement avec la Lonafarnib peut valoir le cout tout en étudiant d'un côté les charges du voyage, des examens à Boston et la prise quotidienne de Lonafarnib et d'un autre côté les résultats limités que ce traitement offre. Il n'y a pas de règle générale ici, chaque famille doit prendre la décision qui lui convient. L'alternative est de n'utiliser aucun autre traitement sauf les statines et d'attendre le prochain essai clinique à Marseille. Nous n'avons pas de nouvelles informations de Boston et nous ne savons pas si d'autres essais cliniques sont envisagés.
Tout ce qui a été dit nous génère des sentiments mitigés: la bonne nouvelle est le développement et le test de nouvelles molécules thérapeutiques qui sont prometteuses. L'inconvénient est le fait que le développement de ces substances prend plus de temps que ce que nous avons espéré. Un nouvel essai thérapeutique aux environs du début de l'année prochaine. Jusqu'au ce nouvel essai peu d'alternatives existent (avec les statines).
Raoul Hennekam
Le laboratoire est en contact avec une entreprise pharmaceutique "Sarepta" qui a de l'expérience avec ces médicaments (notamment à travers leur utilisation dans le cadre de la maladie musculaire ou dystrophie musculaire de Duchenne). Les chercheurs et Sarepta collaborent pour trouver le traitement. Le dr. Annachiara De Sandre Giovannoli a expliqué les étapes à faire avant de commencer un nouvel essai thérapeutique. Ce sont surtout des procédures administratives qui prennent plusieurs années avec un médicament classique. Cependant le travail de ces chercheurs et des médecins et leurs demandes d'accélérer les procédures permettront de raccourcir les délais à un an pour un traitement pour la progéria. Ceci veut dire que si tout se passe comme prévu un nouvel essai thérapeutique va débuter au printemps 2016.
Qu'est-ce que les familles peuvent faire en attendant?
1. Pour tous les enfants l'utilisation des statines reste utile. Ils peuvent être prescrits par le médecin ou le pédiatre.
2. L'utilité d'utiliser d'autres médicaments reste non certaine. Le groupe de chercheurs à Boston a offert un traitement en utilisant la Lonafarnib. Un pourcentage très faible des enfants ont montré une amélioration sur la prise de poids et la formation des os et des vaisseaux sanguins. Il y avait des résultats positifs issus de cet essai malgré leurs limitations.
Le groupe de chercheurs à Boston a arrêté l'essai mais continue à fournir la Lonafarnib pour les enfants atteints de la progéria. Les enfants peuvent aller à Boston pour un examen médical complet et recevront une quantité suffisante de Lonafarnib pour deux ans, sans devoir faire d'autres déplacements à Boston pour d'autres examens. Chaque famille doit décider si le traitement avec la Lonafarnib peut valoir le cout tout en étudiant d'un côté les charges du voyage, des examens à Boston et la prise quotidienne de Lonafarnib et d'un autre côté les résultats limités que ce traitement offre. Il n'y a pas de règle générale ici, chaque famille doit prendre la décision qui lui convient. L'alternative est de n'utiliser aucun autre traitement sauf les statines et d'attendre le prochain essai clinique à Marseille. Nous n'avons pas de nouvelles informations de Boston et nous ne savons pas si d'autres essais cliniques sont envisagés.
Tout ce qui a été dit nous génère des sentiments mitigés: la bonne nouvelle est le développement et le test de nouvelles molécules thérapeutiques qui sont prometteuses. L'inconvénient est le fait que le développement de ces substances prend plus de temps que ce que nous avons espéré. Un nouvel essai thérapeutique aux environs du début de l'année prochaine. Jusqu'au ce nouvel essai peu d'alternatives existent (avec les statines).
Raoul Hennekam